Retour aux actualités
Article suivant
Article précédent

Manuel Perez, associé fondateur de la Ferme intégrale : l’aquaponie, le champ des possibles

Parole d'entrepreneurs

-

24/07/2023

Manuel Perez, diplômé du PGE Développer et entreprendre (promo 2004), est Chef d’exploitation au sein de la Ferme intégrale. Située à La Baume d’Hostun, entre Valence et Grenoble, cette ferme a développé une méthode de production hybride qui combine l’aquaculture et l’hydroponie. 

Quel a été votre parcours à l'ESDES ?

J’ai eu le sentiment de suivre un double cursus entre les cours académiques dispensés à l’ESDES et mon parcours associatif comme président de la Junior entreprise. Cet investissement a permis la mise en application concrète de mes cours, notamment sur la partie commerciale et marketing. À l’ESDES, j’ai appris à « réfléchir » et à savoir m’adapter en milieu professionnel. Les expériences à l’étranger (USA, Angleterre, Pologne) ont été formatrices pour la construction de ma personnalité et sur l’aspect prise de hauteur sur le monde.  

Quel a été votre parcours professionnel ?  

Après une première tentative de création d’entreprise qui s’est soldée par un échec, j’ai pris conscience que je devais monter en compétences sur le métier de commerce pur. J’ai intégré une TPE lyonnaise comme commercial junior où j’ai appris la prospection et le suivi de portefeuille pendant 5 ans. J’ai gravi les échelons de l’entreprise avant de partir pour un projet de vie à Valence. J’ai rejoint le domaine informatique comme responsable commercial dans une entreprise en difficulté sur laquelle il y avait un challenge de retournement. J’avais tout à gagner et pas grand-chose à perdre alors je me suis lancé ! Nous avons atteint notre objectif et je suis rentré comme associé sur un poste de directeur des opérations de 2012 à 2020. Au fil des années, ma conscience écologique s’est développée et il m’a été compliqué de poursuivre dans ma voie. J’ai eu progressivement le sentiment que je dépensais de l’énergie sur des combats qui n’étaient plus les miens.  

Comment est né votre projet entrepreneurial ?

J’ai quitté l’entreprise avant le COVID puis j’ai croisé la route de trois entrepreneurs : Gabriel Faysse, Lauranne Galliard et Marion Garnier, responsable pédagogique de l’ESTBB… fallait-il y voir un signe ? Nous avons monté ce projet de la Ferme intégrale de manière embryonnaire en mode start up autour de l’aquaponie et surtout de nos valeurs communes ! J’ai décidé d’investir dans ce projet fin 2020 et nous avons démarré la construction de la ferme de 7000 m² en mai 2021 qui s’achèvera fin 2023. Le lancement n’a pas été facile car ce projet nécessitait beaucoup de fonds avec un capital initial de 125 000 euros pour un projet de 4 millions d’euros. Nous avons poussé beaucoup de portes et nous étions confrontés à la problématique d’un marché sans antériorité donc sans preuve de rentabilité. Difficile de convaincre les investisseurs de placer et d’investir sur un projet à impact. Difficile mais pas impossible ! Nous sommes donc partis sur du crowdfunding avec la plateforme lita.co qui s’adresse aux projets à impact, avant d’accéder à la Caisse des Dépôts et à des fonds privés pour l’accélération.  

Quelle est la valeur ajoutée de votre offre ?

La ferme aquaponique combine l’aquaculture (pisciculture du sandre) et l’hydroponie (culture des végétaux hors-sol). Poissons et plantes sont élevés en co-culture dans un écosystème complémentaire où les déchets des uns deviennent la ressource des autres. C’est un système de production circulaire. 

Pourquoi avoir nommé ce lieu la Ferme intégrale ?

Ce nom définit la circularité de la production, la pluralité de la production qui offre dans une assiette une ration en protéine et en végétaux et c’est également un clin d’œil au principe d’écologie intégrale.  

Quelle ambition portez-vous pour votre société ? 

Nous avons déjà commercialisé nos poissons, légumes et plantes aromatiques auprès de restaurateurs traditionnels et étoilés, de magasins de proximité et bientôt dans des Grandes et Moyennes Surfaces locales. La vente des sandres reprendra après les travaux d’agrandissement, courant novembre 2023. Nous prévoyons 40 tonnes de sandres et 50 tonnes de légumes et de plantes aromatiques par an. Notre objectif est de contribuer à cette résilience alimentaire sur notre territoire (80 kms alentours), de montrer la viabilité de notre modèle économique et de déployer ces fermes en mode franchise au niveau national. Nous ne sommes pas guidés par un projet d’enrichissement personnel mais par la création voire la préservation d’un bien commun, notre nourriture et notre environnement. C’est en cela que nous nous inscrivons dans une dynamique d’entreprise de l’économie sociale et solidaire.  

Quelles valeurs incarnez-vous en tant qu'entrepreneur ? 

Je dois être conscient et responsable de mes actes. Pour participer à un éveil écologique, nous sommes engagés dans des cercles d’entreprise et au conseil de développement de notre agglomération. Par ailleurs, je dispense des cours de Marketing dans un IUT en intégrant les valeurs responsables et environnementales. J’interviens également en lycée pour présenter la ferme, ses enjeux et ses impacts tout en étant vigilant à ne pas créer de l’éco anxiété, bien entendu.

Une phrase qui vous guide ?

« Sois le changement que tu veux voir dans le monde » de Gandhi. Je pense que cela résume mon action et ce qui m’anime !


👉 Plus d'infos : ferme-integrale.org
📧 Contact : manu@ferme-integrale.org

   

J'aime
253 vues Visites
Partager sur

Commentaires0

Vous n'avez pas les droits pour lire ou ajouter un commentaire.

Articles suggérés

Parole d'entrepreneurs

Clémentine Dalmaz vous remet sur pied

photo de profil d'un membre

Delphine Billat

08 janvier

Parole d'entrepreneurs

Thomas Bonnefoy, Co-Fondateur de Prismo : le potentiel professionnel accessible pour tous !

photo de profil d'un membre

Delphine Billat

23 novembre

Parole d'entrepreneurs

Audrey Posokhow et Alix Trinh : KoHana, la révolution bien-être dans l’assiette

photo de profil d'un membre

Delphine Billat

19 octobre